mardi 11 mars 2003

Légaliste ou amoral ?

C’est dit ! Dans une interview télévisée, Jacques Chirac a confirmé qu’il opposera le veto de la France si la deuxième résolution - déposée par le trio Bush, Blair et Aznar- “conduit automatiquement à la guerre”.

Il se refuse à y engager la France -“qui n‘est pas un pays pacifiste“ - tant que les chefs inspecteurs n’auront pas convenu d’une impossibilité à continuer les inspections.

Laisser du temps au temps est, semble t-il, sa devise; ce qui avantage, sans conteste, Saddam Hussein.

La position de Georges W. Bush, est diamétralement à l’opposé. La résolution 1441 - votée à l’unanimité des 15 membres le 08 Novembre 2002 - stipulant clairement le désarmement “immédiat” sous peine de “sérieuses conséquences”, le Président américain constate -quatre mois plus tard et seulement une quarantaine de missiles détruits - que le temps de la destitution du despote est advenu.

De ces deux attitudes, l’acharnement de Jacques Chirac à être pleinement légaliste nous laisse pantois, lorsque que l’on sait que pour la libération du Kosovo la France - ainsi que ses partenaires - n’a nullement sollicité de résolution du conseil de sécurité, et quand on découvre qu’il s’envolera pour New York “dans la mesure où il y aurait une décision collective des chefs d’état” à se déplacer pour contrer cette résolution.

L’échec dans l’humiliation publique et mondiale pour le Président des USA, allié essentiel du monde occidental, est il - en prime - son dessein?

La disparition de la défense prioritaire des valeurs, dont Chirac est dépositaire, désoriente celles et ceux attachés à la démocratie, aux droits de l’homme et à la paix. N’est il pas temps d’exploiter cette occasion afin de les propager en cette région où les mollahs instruisent dans la haine de l’occident des islamikazes, et où les autocraties financent les groupes terroristes à travers le monde, oppriment leur peuple, s’arment dans le nucléaire, et occupent les pays voisins comme le Liban?

Croire, par ailleurs, que les USA associeront la France - et ses alliés du moment - pour “réparer les dégâts” en Irak, ne pas craindre que “les peuples français et américains ne se fâchent” ou que “l’Europe ne sera pas du tout divisée dès que la crise sera terminée” c’est écarter d’un revers de manche Gaullien tout ce qui tend vers l’obstruction de sa politique actuelle.

La dictature irakienne est elle un enjeu suffisant pour valoir le coût de ces brouilles ?

Pour causes de risques d’attentats où de révoltes dans les banlieues, l’opposition du Président français installe dans la durée ces régimes, voire les développe.

Telle est la résultante démontrée de cette démarche.

La puissance française n’est plus ce qu’elle fut, et elle recouvrera son éclat, lorsque l’éventail politique allant de l’extrême droite à l’extrême gauche ne ressemblera plus à un parti unique digne d’une dictature.

Il est à souhaiter, que seul le droit international motive en conséquence le Président de la République, et que l’avenir ne nous désillusionnera pas.

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